Nov 15, 2005

Népal 2005 : the end !

Aujourd'hui, nous visitons ! Les villes royales aux alentours de Kathmandou regorgent en effet de temples ou monastères. Pashupatinath, elle, est connue pour ses crémations. Pas très réjouissant... mais c'est une partie de la culture hindoue et nous ne pouvons pas manquer ça. Une crémation est en cours lorsque nous arrivons. Des dames pleurent bruyamment. Des membres de la famille se lavent chacun leur tour dans le fleuve. L'atmosphère est tendue et nous nous éclipsons rapidement pour nous rendre à pied à Bodnat.

A Bodnat, ça grouille : les moines s'activent autour d'un stûpa géant. La ville semble plus riche qu'ailleurs. C'est un lieu investi par les riches tibétains, paraît-il. On traverse la ville via des ruelles qui nous font l'effet d'un labyrinthe.

Ensuite, c'est un taxi qui nous emmène à Patan, où cela ressemble très fort à Durbar square à Kathmandou. Nous errons à certains moments dans les rues, un peu perdus, à la recherche d'un monument ou l'autre. Le principal d'un orphelinat nous intercepte et veut nous faire visiter son institution. C'est bien entendu pour nous demander de l'argent.

Le soir, nous nous promenons dans Thamel et allons dîner à l'Annapurna retaurant. Le décor nous ferait fuir si notre guide n'indiquait pas qu'il s'agit d'un excellent restaurant ! Nous y découvrons le naan, pain indien délicieux ! Naan et lassi : deux noms à retenir.

Le lendemain, nous devons partir... nous rejoindrons notre vieille Europe avec des souvenirs plein la tête. Une seule question vient brouiller notre esprit zen du moment : Gulf air va-t-il récidiver ?!

Zéro de conduite

Nov 14, 2005

Retour à KTM

Aujourd'hui, nous devons effectuer Pokhara-Kathmandou en bus. En théorie, ça devrait prendre la journée... Ca promet d'être folklorique ! Nous arrivons à la gare des bus en taxi, serrés comme des sardines, où de nombreux marchands nous "sautent dessus" pour nous proposer des pâtisseries de leur "German Bakery". Pendant ce temps, les bagages sont chargés sur le toit, même si nous ne voyons plus aucune place pour les y mettre.

Le voyage est finalement plus paisible que prévu. Nous roulons au son de la musique népalaise. La seule petite "émotion" du voyage est un camion renversé, sur le bord de la route. Rassurant ! Trois personnes tentent de le "remettre d'aplomb" en tirant sur une corde... Ca semble moins grave qu'à l'aller, où nous avions vu un bus dans le ravin.

Nous mangeons notre dernier Dhal Bat sur le chemin. Puis, nous poursuivons notre route : à priori, on devrait mettre 8h à boucler les 200kms. Ca fait tout de même 25 kms/h de moyenne... Ce n'est pas négligeable ! Nous arrivons fin d'après-midi à Kathmandou et passons à l'agence récupérer notre sac et les billets d'avion. Le responsable de l'agence nous reçoit autour d'un thé pour faire le point sur le trek. C'est très simple à faire : c'était super !

Nous retrouvons donc Kathmandou, qui nous avait tant plu dès notre arrivée. Les touristes semblent avoir commencé à déserter les rues de Thamel : la saison touristique se termine.

Le maniement du klaxon made in Nepal

Nov 13, 2005

Orangina [Pokhara 884m]

Lever 5h15 pour prendre notre avion de 7h00. Attente patiente à l'aéroport, où de nombreux petits avions se posent sur la piste. Où est le nôtre ?! Une fois trouvé, nous commençons par nous étonner de son gabarit (mini), pour ensuite augmenter notre allure discrètement (enfin plus précisément : "... pour ensuite courrir comme des dératés"), histoire d'être assis sur la gauche de l'avion où il n'y a que peu de sièges (cinq exactement) afin d'avoir une chance d'apercevoir l'Annapurna. Pour cela, il nous faut donc dépasser un groupe de chinois qui jouent des coudes pour arriver avant nous. Hihi, ça y est, nous avons réservé toute l'aile gauche de l'avion. Les chinois sont verts ! Malheureusement, c'est un peu nuageux... et la vue quelque peu bouchée, mais quand-même, ça vaut le détour ! Surtout pour l'ambiance "orangina" : le voyage est "légèrement" secoué par des trous d'air... qui sont très supportables en regard du gros virage délicat avant d'atterrir à Pokhara !

A Pokhara, la vue exceptionnelle sur les Annapurnas n'est pas au rendez-vous : les nuages sont de la partie. Nous nous promenons en barque sur le lac malgré tout, avec Suké comme rameur-assistant. Il semble un peu moins à l'aise qu'en montagne ! Ensuite, nous nous consacrons au shopping à Lakeside, où tous les magasins se ressemblent. Ca ne nous empêche pas d'acheter un tas de trucs pour lesquels on se demande bien si nous trouverons de la place dans nos bagages pour les ramener en Europe.

Après le shopping, douche chaude à
l'hôtel (waw!) dans
un confort plus qu'appréciable. Ca nous semble être le grand luxe alors que c'est franchement très "standard". Après le trek, tout nous semble confortable, surtout l'eau chaude à volonté. En plus, c'est propre ! Guillaume en profite pour se raser après le harcèlement général des coiffeurs et barbiers de la ville qui l'avaient repéré. Il faut dire que ce n'était pas bien compliqué : il ressemblait à Gérard Holtz quand il présente le Dakar ! Dernier repas avec Cyril et Delphine et dernier briefing avec Suké. Ca nous manquera !



Juste un mauvais moment à passer...

Nov 12, 2005

Aux portes du Mustang [Jomson 2713m]

Dernier jour de trek, avec les jambes toujours aussi raides. 4h de marche au programme. Nous traversons un espèce de désert poussiéreux aux portes du Mustang. Le paysage n'est pas très varié. C'est même un peu monotone.

Nous avons tout de même un petit spectacle à regarder au passage : un "marathon de l'extrême" est organisé chaque année au Népal. Il s'agit de réaliser le tour de l'Annapurna en courant... Suké nous indique que c'est souvent un népalais qui gagne. Cette année, pour l'heure, le premier n'est pas un népalais mais un allemand.

Les galets nous tordent les chevilles, mais finalement, ça passe assez vite : 2h suffisent à rejoindre Jomson, ville peu intéressante où l'on va s'ennuyer toute l'après-midi à attendre l'avion du lendemain pour Pokhara. J'ai donc le temps de faire une petite sieste cet après-midi, puis nous passons faire un petit check-up de notre e-mail pour prendre des nouvelles d'europe et en donner de notre trek. Le reste du temps, nous nous promenons dans Jomson, où il n'y a rien à voir, si ce n'est les tranches de pommes qui sèchent au soleil. Ce n'est d'ailleurs pas très plaisant de rester dehors car le vent n'est pas tendre.

Nov 11, 2005

Free Tibet ! [Kagbeni 2810m]

La journée commence par la visite du monastère de Muktinath, les jambes légèrement raidies par l'étape de la veille. Le monastère ne paie pas de mine, mais il est entouré de barbelés et d'un mur faisant penser à une ville fortifiée. Nous parcourons le monastère, où nous avons notamment l'occasion de visiter deux salles de prières. Des moines, nous n'en verrons pas.

Suké nous explique que le roi (l'ancien) a été (les cendres) déposé dans ce monastère, ainsi que celles de la reine et de la princesse. Dans leur culture, c'est le Lama qui décide du destin des morts : c'est lui qui décide d'opter pour la crémation, pour jeter le corps dans le fleuve sans crémation, ou pour le faire découper en morceaux pour nourrir les aigles. C'est le destin réservé aux personnes qui ont fait une mauvaise vie.

De nombreuses cloches sont présentes dans le monastère. C'est le signe de l'hindouisme car les bouddhistes ne mettent pas de cloches devant leurs monastères, nous explique notre guide.

Après la visite, il est difficile de se motiver à marcher. Pourtant, 3h00 nous séparent de Kagbeni, où l'on se rend à pas peu décidés pour une longue descente de 1000m de dénivelées. Sur notre chemin, Jarkot. Petite ville fortifiée, située sur un bout de terre d'où l'on peut admirer les paysages arides du Mustang. Il semblerait que cette importante différence de végétation soit due au fait que la mousson n'atteint pas le Mustang, contrairement au reste du Népal. Cela explique les montagnes brunes qui contrastent avec les montagnes enneigées de la région que nous venons de traverser.


Nous croisons de nombreux trekkeurs dans l'autre sens, qui ont l'air nettement moins abattus que nous et tous ceux qui font le tour des Annapurnas. Après Jarkot, la marche est longue dans les paysages secs et déserts. La route semble infinie. Elle nous mène à Kagbeni, après une descente raide difficile pour nos jambes fatiguées. De là, nous pouvons admirer un nouveau sommet à plus de 8000m, qui, tout comme l'Annapurna, ne lache q
ue très rarement son petit nuage. C'est un peu comme les baleines et les petits poissons qui tournent autour ; ici, c'est la montagne et son petit nuage.

Nous visitons les Portes du Mustang dans l'après-midi, ainsi qu'un monastère important, qui recèle beaucoup de livres sacrés uniques. Un moine nous fait la visite et nous explique en anglais les fondements du bouddhisme. Il y a apparemment quatre "sectes" (secte étant le mot qu'il emploie). "Same God mais les rites sont différents". Il nous parle des particularités de celle qui est nommée "Boon po". Il s'agit d'un vieux bouddhisme où les sacrifices sont toujours présents. De même, habituellement, on tourne de gauche à droite autour des stupas et des moulins à priéres. Eux, font l'inverse. Leur symbole est le même que celui des nazis, semble-t-il. Ils sont également adeptes de la médecine chamanique, et sont un peu à part par rapport aux trois autres "sectes".
Le Dalaï Lama "règne" sur toutes les sectes, et l'enfant de 5 ans dont nous avons vu des photos est l'enfant qui a été choisi comme futur nouveau Lama. Les Lamas qu'ils choisissent petits sont la réincarnation d'un ancien Lama.

Au Tibet, ça fait 50 ans que les chinois ravagent la culture bouddhiste, tibétaine. Les moines ont fuit en Inde pour la plupart. Les monastères, certaines thankhas et livres sacrés ont été brûlés par les chinois. Dans ce monastère-ci, ils sont fiers d'avoir pu conserver certaines reliques.

La philosophie du bouddhisme est la compassion et le respect. Le moine résume ça par : "your problem is mine". Les bouddhistes croient en Bouddha, au Nirvana et en la réincarnation.

Après cet intermède religieux, nous visitons rapidement la ville un peu différente des autres, avec ses ruelles pavées, ses nombreux troupeaux d'animaux et les petits recoins biscornus. Demain, 4h30 de marche nous attendent. J'ai du mal à me dire que je vais encore devoir marcher : mes jambes sont courbaturées ainsi que mes épaules et mes triceps. Il faut dire que les acrobaties d'hier dans la poudreuse ne pouvaient que se faire sentir !

Nov 10, 2005

The Sky is the Limit ! [Thorong La 5416m]

[Phedi 4400m - Thorong La 5416m - Muktinath 3800m]

2h30 le réveil sonne. Nous avons mal dormi, et pourtant, le Thorong La nous attend ! Par contre, bonne nouvelle : Guillaume va mieux. Les sacs étaient prêts la veille, en prévision, et nos frontales sont prêtes également. Il ne nous reste plus qu'à se mettre quelque chose dans l'estomac. En théorie, nous devrions passer le col vers 9h, c'est-à-dire que nous marcherons au moins 3h dans le noir. L'ascension commence après deux toasts enfilés rapidement. Nous demarrons tous en file, avec des porteurs sans frontale entrecalés entre nous. C'est raide et ce au moins jusque High Camp, à 1h d'ici. La montée est régulière et nous atteignons la première étape, High Camp, sans trop de problèmes. On commence à marcher dans la neige, sous un ciel étoilé splendide. A ceci font suite quelques grosses montées dans la neige, qui finissent de me frigorifier les mains. Un petit chalet nous accueille afin de nous mettre à l'abri du vent temporairement. Nous sommes à 5000m.

Suké nous presse et je ressors du chalet tout autant congelée. Ca m'est "fatal" : l'effort de la montée, le repos temporaire et le froid qui gagne me font tourner la tête, d'autant plus que tout effort se fait sentir à 5000m ! Je n'arrive plus à marcher. Suké me porte mon sac mais ça n'aide pas. Je suis toujours incapable de marcher et j'ai les mains gelées. Une idée me passe par la tête : si je ne suis pas capable de poursuivre, avec ces vertiges je ne suis pas non plus capable de redescendre... oups... Ne voyant pas de solution à mon problème, je tente de marcher en rapprochant le plus possible mon coeur de la tête (ou l'inverse) histoire qu'il arrête de pomper et que les vertiges cessent. Au fur et à mesure de la montée, ça va de mieux en mieux. Je prie pour que cela dure jusqu'en haut. Je fais toute l'ascension de cette manière, les yeux rivés sur mes pas, Suké derrière moi et Guillaume juste après. Le vent s'est levé. Je me recroqueville dans mon gore-tex et marche les mains dans le dos, afin de les préserver. Il faut dire que j'aurais du emporter mes gants de ski alpin plutôt que ces petits gants maigrichons avec lesquels je fais du ski de fond et du vtt ! Après m'être injuriée intérieurement plusieurs heures de marche durant, dont une dans un vent glacial, nous voilà au col ! Je ne prends même pas la peine de regarder autour de moi et rentre illico dans un chalet qui fait office de "tea-room", où deux dizaines de personnes sont tassées, grelotantes pour certaines, à boire du thé. Le thé serait même vendu à 10 euros que j'en commanderais ! Tout mon corps tremble et il me faut deux thés pour venir à bout de mes tremblements. Au thé, nous ajoutons des barres de céréales pour se refaire une santé, car pour l'heure, je suis HS ! Il va pourtant falloir redescendre le col !

Après plusieurs dizaines de minutes passées là, nous nous osons à ressortir, poussés par Suké, qui a peur que le vent ne redouble. Nous prenons une ou deux photos au sommet puis nous nous dirigeons rapidement vers la descente. C'est là que nous réalisons que nous sommes en haut. Waw ! Nous sommes à 5416m, au beau milieu de la chaîne himalayenne... Que doivent ressentir les grands himalayistes à plus de 8000m ?! C'est grisant, en tout cas. Mais nous sommes vite rappelés à la réalité : il y a un vent à décorner les boeufs et il faut se dépêcher un peu ! La descente est plus facile que la montée et au bout d'un moment, nous sommes hors de portée du vent. Ca nous laisse le temps d'admirer le paysage et de faire quelques photos. C'est très glissant, il faut faire attention. Après de nombreuses chutes sur la neige glacée par le vent (le guide n'échappe pas à la règle) nous optons pour la poudreuse. Ce n'est pas mieux : en fait, soit on a de la neige jusqu'aux "oreilles" et c'est hyper physique de descendre, soit on chute tous les deux mètres à cause de la glace... Nous optons tout de même pour la poudreuse car il y en a marre de tomber, franchement marre ! Nous sortons les bâtons pour nous aider mais c'est très physique : la neige est durcie par le vent et le froid par endroits et s'effondre sous vos pieds à d'autres. On s'arrête tous les mètres pour se reposer, et j'essaie même une technique peu catholique : la descente sur les fesses. Mais c'est raide et ça descend vite, ce qui n'est pas très confortable. Ayant peur pour mon pantalon, je reprends la technique classique, déçue de ne pas avoir trouvé d'autre issue.

Nous sommes crevés, trempés et nous ne savons pas combien de kilomètres il reste à faire. Ca n'en finit pas. Je n'ai plus de cuisses. Les porteurs sont bien embêtés sur ce terrain peu pratiquable avec leurs charges et leurs chaussures peu adaptées. Pourtant, à notre étonnement, ils s'en sortent (avec des chutes malgré tout). Le ras le bol gagne quand on arrive finalement au tea-room où nous attend Suké. J'ôte mes chaussures pour quelques dizaines de minutes seulement, histoire de quitter mes chaussettes mouillées avant de continuer à marcher. Je prends également une dernière petite photo de Guillaume, sur laquelle on lit la fatigue ! Suké nous annonce que nous avons encore 1h de marche jusqu'à Muktinath et que nous nous y rendrons avant de manger. C'est difficile à avaler. L'étape vers Muktinath est elle aussi interminable, et c'est complètement épuisés que nous atteignons notre lodge. Nous avons l'impression de rejoindre la civilisation, et croisons quelques têtes connues de trekkeurs rincés, tout comme nous. Une bonne douche chaude nous remet un peu d'aplomb, même si la propreté des lieux nous en gâche un peu le plaisir. Ca y est, nous sommes soulagés : le gros du trek est réussi, et les étapes qu'il nous reste ne sont pas exigentes d'un point de vue physique. Nous devrions boucler notre trek sans problème.

Nov 9, 2005

Au pied du col [Phedi 4400m]

L'étape est dure car la montée est raide et l'altitude nous fait haleter au moindre effort. Etant fatiguée, c'est particulièrement difficile mais c'est tout de même moins l'horreur que la veille pour Guillaume. Nous avons les 4 heures de marche en point de mire comme objectif. La marche se fait sur des petits chemins enneigés ou boueux à souhait. C'est en corniche et ça nous permet d'apprécier le paysage splendide avec Annapurna III et Gangapurna.

Certains passages sont glissants. Nous passons quelques ponts suspendus en pensant à ce qui nous attend : Suké nous a prévenu que ce soir, on n'aurait peut-être pas de lodge : il faudra peut-être se coltiner un dortoir. Ca ne m'enchante guère mais c'est ainsi.


Sur le chemin, Donni nous montre des blue cheep,
que nous distinguons mal, mais ça ressemble plus à des chamois qu'à des moutons, bleus de surcroît ! Une grande montée dans la boue nous attend après un pont suspendu. En haut, petite pause hydratation près de Mémé, la chèvre, qui vient quémander de la bouffe. Elle aime bien Guillaume, qui n'en est pas spécialement ravi.

Après cette petite pause nécessaire, nous empruntons un terrain soi-disant
flat pour terminer l'étape. Des chutes de pierre nous impressionnent avant d'arriver à Phedi.

Finalement, nous avons droit à une petite chambre : chouette ! Après l'installation et une petite sieste pour ma part, nous grimpons une centaine de mètres de dénivelées, toujours dans le but de nous acclimater. Nous y revoyons à nouveau des blue cheep mais de plus près cette fois. De retour au lodge, nous passons du temps dans la salle commune, près d'un groupe d'américains et surtout d'une chaufferette !

Guillaume n'est pas très bien ce soir. Il a subitement une crise de froid. Ca passe finalement avec la "garlic soup" bien chaude. Nous allons rapidement dormir : demain on se lève à 2h30 pour partir à 3h ! Il faut être en forme.

La nuit est difficile : Guillaume a des chauds et froids et la journée du lendemain nous inquiète.

Nov 8, 2005

Ânons : ah non ! [Yak Kharta 4018m]

La journée fut très longue malgré les quatre petites heures initialement prévues : Guillaume est malade. Il se sent affaibli, sans force. Si c'est le mal de l'altitude, on est mal ! Guillaume se traîne, la journée passe difficilement malgré les paysages qui sont maintenant de véritables paysages de haute montagne. En fin de journée, Guillaume retrouve finalement quelques forces mais l'étape n'est pas encore finie et le soleil est tombé. On a froid.

Qui dit haute montagne, dit neige ! C'est superbe. Là, nous nous sentons réellement au bout du monde. Excepté les difficultés intestinales de Guillaume, nous nous sommes plutôt bien préservés jusqu'ici : pas d'ampoules à l'horizon. Nous avons eu un peu peur lors d'une étape du début du trek suite à un début de "douleur" au talon mais nous avons pris les choses en main rapidement : l'élastoplaste de Virginie nous a permis d'éviter l'ampoule. Car imaginer faire ce que l'on fait avec des cloches au pied (version belge de l'ampoule), c'est même pas la peine, ou alors il faut aimer souffrir !

Une fois arrivés, nous trouvons tout de même le courage de regrimper un peu pour favoriser notre acclimatation à l'altitude. On redescend ensuite pour aller se réchauffer dans la pièce commune, car les chambres sont particulièrement froides. Comment va se passer la nuit !?

Mon look laisse de plus en plus à désirer : mes cheveux sont hérissés, droits sur la tête sans même l'utilisation d'un gel quelconque. Il faut dire que cela fait déjà quelques étapes que nous avons renoncé à nous laver. Les lingettes nettoyantes font l'affaire pour nous débarbouiller, histoire de masquer un peu la crasse... Heureusement, les multiples couches que nous enfilons, ne laissent pas passer l'odeur ! C'est donc fatiguée, crade et un peu gelée que je vais aborder la prochaine journée !

Le système pour se réchauffer dans la salle commune est sommaire mais efficace : des braises sont installées sous la table, qui est recouverte d'un drap épais, qui permet à la chaleur de rester sous la table. Assis à la table, vous pouvez bénéficier de cette douce chaleur, qu'il est difficile de quitter lorsqu'il est l'heure d'aller dormir.

Annoncée, elle tient ses promesses : la nuit est froide, et bruyante de surcroît car des ânes ont décidé de se balader sous nos fenêtres, avec leur gros grelot ! S'il y a de l'âne au prochain repas, j'en prends ! C'est pénible. Je me réveille crevée, comme tous les autres d'ailleurs, après cette première nuit à plus de 4000m.