Nov 13, 2008

Way of life - Une journee au Nepal

Comme chaque difficulte a ses points positifs, ma bronchite et celle du guide nous ont amene a rester une journee entiere dans un lodge familial, a Dingboche, un village situe dans la vallee de Chukung a 4358m. Cette journee, passee calfeutree a me chauffer au soleil a travers les vitres du lodge pour eviter de respirer l’air froid de l’Himalaya, m’a permis de mieux cerner le mode de vie nepalais… ou plutot le mode de vie de nepalais proprietaires de lodge en tout cas, puisque la vie d’un guide ou d’un porteur est bien differente.

On se leve tot au Nepal. C’est le soleil qui fait office de reveil. A six heures, chacun s’agite a sa tache. Les deux fils lavent le linge a l’eau du ruisseau qui passe a cote du lodge, le pere nettoie la terrasse et les toilettes, pendant que Madame et son employee s’affairent aux fourneaux. Il faut dire qu’en general, les trekkeurs demarrent tot leur journee, soit parce qu’ils ont beaucoup d’heures de marche a effectuer, soit par simple habitude du guide qui accepte rarement que l’on demarre après 8h00 du matin.

L’employee en question est assez jeune et travaille en lodge pour payer ses etudes d’anglais a Kathmandou pendant la basse saison. L’anglais est la langue du business au Nepal et constitue un passeport vers une vie meilleure. Ceux qui ne le parlent pas sont condamnes a des taches plus ingrates comme celle de porteur. Car au Nepal, l’argent est dans la poche des touristes. Il faut donc aller le chercher la ou il est.

Ils l’ont deja bien compris en Inde, leur attitude devenant meme inconvenante pour le touriste, qui ne peut acceder a aucune conversation ou a aucun echange denue d’interet financier (dans les villes devenues touristiques, en tout cas). Les nepalais ne sont pas fous. Ils l’ont aussi bien compris. Mais pour l’instant, leur hospitalite reste a l’avant-plan. Notre guide nous a un peu parle de cela, disant que le bouddhisme est foncierement pacifique et prone une morale irreprochable. Cela semble regler le rapport a l’autre et faire barriere aux exces et abus.

Ce matin, on entend resonner la musique quasi nationale au Nepal : “Omani Padme Um”. “Ca doit etre la musique du matin”, lance Guillaume. A notre arrive la veille en matinee, c’est en effet sur cette melodie que nous avons ete accueillis.

Pendant ce temps, quelqu’un a donne a manger au yak qui reste fige en bas de l’escalier. “On dirait qu’il a les pattes vissees dans le sol”, dit Guillaume. Il ne bougera pas plus pour avaler le sel qu’on lui sert dans un demi-jerrican coupe en deux.

Nous nous rendons dans la dining room pour commander notre petit dejeuner. Le pere vient prendre notre commande. Au passage, il vient pendre son gsm a une fenetre dans le coin droit, tout comme son fils hier. Ils n’ont eu du reseau qu’a cet endroit précis, nous dit-il.

Le reste de la matinee est passé a pendre le linge, demarrer la douche chaude pour les trekkeurs et bavarder avec les guides et porteurs qui accompagnent les clients. L’apres-midi est tres similaire a la matinee, meme si l’accueil des nouveaux trekkeurs et la distribution des chambres s’ajoute a la liste des taches.

Ils vendent quelques extras aux touristes – genre bouffe de secours en cas de fringale (mars, etc.) - tout en s’excusant du prix extremement eleve. Il faut dire qu’ils importent la nourriture de Namche et que ce qui se faisait auparavant par avion se fait maintenant a dos d’homme. Cela explique la flambee des prix, nous dit le pere, un peu gene de faire payer 2 euros un mars. Pour des gens si pauvres, cela doit paraitre invraisemblable de payer des prix pareils pour si peu ! En soiree, la temperature rafraichissant avec la disparition du soleil, les gens s’amassent autour du feu de la dining room. Lorsque le nombre de requerants est suffisant, madame vient avec ses bouses de yak sechees pour alimenter et demarrer le poele. 10 cl de kerosene et de la bouse de yak, voila le remede pour passer une bonne soiree au Nepal !

Pour les lodges depourvus de poele, c’est dans la cuisine que s’entassent les nepalais, les touristes etant alors condamnes a se les peler dans la dining room, penetrer dans la cuisine etant tres mal vu de la part d’un touriste. Le respect des codes est de mise !

Autour du poele, ca s’agite : les nepalais papotent, rient, refont le monde. De veritables moulins a parole ! Et puis, c’est a qui sera la plus proche du feu. Eux qui semblent si surhumains par moments, se revelent frileux sur la fin de journee.

Entre temps, le yak de ce matin a gagne du terrain : il a grimpe les escaliers et fait une apparition sur la terrace. Un touriste assis la le regarde un peu craintif. Le yak, lui, ne bouge toujours pas. Pretentieux, il toise le touriste de moins en moins a l’aise. La jeune employee s’encourt le chasser (le yak, pas le touriste) a coups de pierres et la bete pourtant si imposante s’empresse de quitter l’endroit.

Vers 20h00, les bruits s’apaisent dans la maisonnee. Leves tot, les nepalais se couchent tot, meme si ce sont les trekkeurs qui ont la palme : fatigues de leur journee de marche et abattus par l’altitude, ils capitulent face au froid de la nuit pour se pelotonner dans leur duvet plus ou moins chaud. Le soleil, lui, est couche depuis longtemps. C’est lui qui rythme le quotidien dans les contrees himalayennes et qui rechauffe le coeur des trekkeurs en mal de confort.

L’air, lui, reste froid, cinglant, penetrant, intraitable. C’est lui qui rend les conditions de vie si difficiles au Nepal. C’est aussi lui qui fait la magie de ce pays : il souffle le froid et la neige sur ces montagnes immenses et en fait “les grandes blanches” qui font la beaute du paysage. S’il est froid, il est aussi tres rare en altitude, ce qui fait de lui un indispensable compagnon dont on doit tenir compte, qu’il s’agisse de se couvrir ou de respirer.

Le silence de la nuit sera perturbe pour de brefs instants par les allees et venues aux toilettes des touristes ayant bu trop de the. Mais ils ne s’y attarderont pas, le froid de la nuit ne s’y pretant pas.

Touriste vs trekkeur

Le touriste suit le groupe, parle avec son groupe, rit aux blagues du groupe. Il a souvent emporte avec lui son jeu de cartes ou ses bouteilles de vin, pour “mettre de l’ambiance”. Il n’a que faire de savoir que c’est son porteur (qui pese 60 kgs tout mouille) qui va trimballer ces objets superflus sur son dos, dans des pentes raides que lui-meme n’arrivera pas a gravir sans l’aide de sherpas. Le touriste, lorsqu’il arrive dans un lodge, arrive en terrain conquis. S’il s’agit d’un groupe de francais, par exemple, la ou tout le monde entre en disant “hello” discretement, le touriste scande fierement “bonjour” ! Pendant le repas, vous aurez d’ailleurs droit a la narration de tous les exploits du groupe, que vous le desiriez ou non.

Le touriste fonctionne comme s’il etait chez lui. Il va commander le plat de son choix, meme si sur un troupeau de 12 personnes, cela peut occasionner 12 plats differents. De preference, il va commander des plats qu’il connait : pizzas et autres cheeseburgers, deplorant que ca n’aie pas le meme gout qu’a la maison.

Le touriste marche en troupeau. Lentement. Il meconnait la regle “en montagne, priorite a celui qui monte”. Il a une moyenne d’age de 50 ans, voire plus. Il aime se reposer sur l’organisation d’une grosse agence occidentale.

Au moment ou j’ecris, un troupeau arrive justement au lodge ou nous sommes, pour prendre le lunch. C’est pas ca, ils nous font bien rire : installes en file indienne devant le lavabo, ils font la queue pour se laver les mains ! Dans cet immense paysage invitant au vagabondage et a la liberte, ils font la queue devant un lavabo !!! C’est desolant. Ou desopilant… c’est comme on veut.

Maintenant, on n’entend plus qu’eux dans la dining room. Ils se battent pour etre les premiers servis et parlent fort.

En soiree, une fois le repas avale, leur coach leur explique le programme du lendemain pendant qu le sherpa leur distribute une bouillote a chacun. Agrippes a celle qui leur a ete attribuee, les voila animes par de la musique traditionnelle. Les petits sherpas sont requisitionnes pour mettre de l’ambiance et faire les clowns au milieu du dining room. Ce qui devait arriver arrive : ils dansent ! D’abord les sherpas, puis quelques “clients”, encourages par les battements de mains de leurs congeneres.

Le trekkeur qui n’a pas signe pour ce programme d’animation se le voit impose.

Toute l’annee, on se coltine la beauferie. On est maintenant obliges de se la coltiner en vacances ! Je pensais pourtant que ce genre de choses etaient reservees a la mentalite “camping” ou “all inclusive”…

Le trekkeur… Sa premiere particularite, c’est qu’il toise les troupeaux de touristes assistes. Avare de politesses vis-a-vis de cette race en voie de multiplication, il se montre peu reactif aux “bonjours” naifs des membres de ces groupes. Sportif agueri, il est plutot jeune ou vieux renard des montagnes. Il a la parole facile avec ceux qui sont comme lui : seuls ou en petits groupes. Generalement, il parle au moins l’anglais, langue necessaire au Nepal si l’on veut se debrouiller sans l’aide de grosses agences occidentales. Il a les tympans fragiles et se montre vite agace par les envolees bruyantes des troupeaux de touristes.

Sensible a la situation politique et culturelle du pays, il aime se retrouver seul dans des petits villages recules, a decouvrir les particularites du quotidien des nepalais.

S’il est venu si loin, c’est pour decouvrir autre chose et pas pour passer son temps avec des gens qu’il frequente toute l’annee, a parler du quotidien qu’il a laisse bien loin pour en etre quitte l’espace d’un mois de vacances !

Le trekkeur a de grandes ambitions. Il cherche a atteindre des endroits inaccessibles ou l’empreinte de l’homme n’a pas defigure la montagne. Il peut, pour cela, braver l’inconfort et deployer toute son energie a atteindre son objectif.

En bon sportif, il connait ses limites et celles de la montagne. Il ne recule par contre pas devant le premier obstacle.

Amoureux de la nature, il sait apprecier en silence les tresors de celle-ci, preferant sa solitude aux jacassements des troupeaux. Veritable pelerinage pour lui, ses escapades dans l’himalaya sont repetitives et font coupure dans un quotidien plus “contemporain”, plutot que prolongement d’un lien social deja la toute l’annee. Il ne voit pas ses vacances comme du scoutisme pour attardes mais bien comme une nouvelle experience qui, comme toute experience, aide a avancer.

La journee d'un trekkeur

La journee d'un trekkeur demarre tot. L'heure de depart depend du programme de la journee mais depasse rarement 8h00. Disons qu'il se leve a 6h00 lors d'une journee normale, une demi heure apres le soleil, au son des appels de son guide qui, malgre ses demandes expresses d'arreter, continue a le reveiller en lui plantant une tasse de the dans les mains.

Toujours installe au chaud dans son duvet, le voila bien embarrasse avec son the bouillant dans les mains ! Et dire que tous les jours c'est la meme chose, marmonne-t-il dans ses dents.

Il depose son the tant bien que mal et essaie de se motiver a quitter le chaud pour le froid. Heureusement, il a pense a mettre sa polaire dans son duvet la veille, histoire que l'enfilage de celle-ci ne le refroidisse pas d'emblee. Il y recupere au passage les batteries de son appareil photo qu'il avait placees dans sa veste, afin que celles-ci ne se dechargent pas pendant la nuit a cause du froid.

Il s'habille vite, le trekkeur, car s'il aime ses montagnes, il n'aime pas tellement le froid.

C'est vite l'heure du petit dejeuner, qu'il a commande la veille sous l'impulsion de son guide qui a peur de prendre trop de retard. Il arrive a peine dans le dining room qu'on lui refourgue un thermo de the, qu'il doit se resoudre a boire pour limiter les problemes de sante lies a la haute altitude. Il s'y resoud, reluquant les troupeaux de touristes abreuves au cafe noir infect.

Au debut du trek, le trekkeur a essaye les pancakes, pour se rendre compte qu'ils n'etaient jamais suffisamment cuits. Evitant soigneusement le porridge plutot courant dans ces contrees, il a fait un choix raisonnable mais dont il s'apercevra vite que ca ne nourrit pas son homme : les toasts. En fin de trek, il se jettera sans complexe sur une omelette et des pommes de terre, s'etonnant lui-meme de ce choix "sale" alors qu'il est plutot "sucre".

Une fois le petit dejeuner avale et le sac fait en grommelant que ca commence a le gonfler serieusement de faire et defaire sans cesse son sac, le voila fin pret pour se mettre en marche. Il s'y mettra reellement quand il aura mis sa creme solaire et ajuste son bonnet, soleil ne voulant absolument pas dire au Nepal : temperature clemente !

Ca y est, il a demarre. Il refait le planning de sa journee dans sa tete : generalement, une journee de trek normale compte 5h de marche et des denivelees positives a s'avaler. Tant que le terrain est plat, notre trekkeur se promene nez au vent, ravi de profiter d'un si beau paysage. Quand la pente s'incline, le voila concentre sur son souffle, regulant le rythme de ses pas en fonction de son essoufflement.

Les bons jours, ca le fait marrer et il accelere a la vue d'autres trekkeurs plus ralentis. Les mauvais jours - il y en a toujours - il peste sur son etat de forme et fait avec ses doutes. Car "toujours plus loin toujours plus haut", le trekkeur se dit qu'il n'est pas au bout de ses peines. Son acclimatation se fait plus ou moins bien selon les cas. Personne n'est a l'abri. Meme pas les guides.

En bon trekkeur, il s'est documente. Il connait les symptomes du mal de l'altitude et traque l'arrivee de l'un d'etre eux avec la concentration du chat qui guette une souris.

Au cours de sa journee, le trekkeur aura ote et enfile sa grosse veste a peu pret 40 fois. Au soleil, il etouffe. A l'ombre, il se les pele. Bienvenue dans l'Himalaya ! En fin de trek, il aura pris une bonne resolution, enerve qu'il est de ces changements intempestifs de temperature : il reste habille, quoi qu'il arrive !

Les mauvais jours, il a le regard vide, hagard, le trekkeur... il peine a soulever les pieds et ressemble plus a un zombie depite qu'a un fier montagnard ! Il fait face a la fatigue, son etat de salete etant innommable (pas de douches, peu de vetements de rechange et il transpire a cause de l'effort) et son souffle court, induit par l'altitude.

Souvent il sera passe par une gastro, passant ses nuits entieres a se rendre aux toilettes une frontale sur la tete, contournant les yaks qui lui barrent le passage.

Il aura aussi subi les nuits "en dortoir" avec des gens plus puants que lui, petant et ronflant meme...

Souvent, les 5h de marche se termineront par un lunch pris sur le lieu de repos pour la nuit. Content d'avoir reussi a fournir l'effort requis pour la journee, il se jettera sur la carte du restaurant avec enthousiasme, oubliant une fois de plus qu'il n'y trouvera rien d'autre que du riz ou des pates.

Pendant le repas, il observera les autres, le trekkeur, essayant de deviner d'ou ils viennent. Il remarquera que les tcheks sont en grand nombre cette annee, de meme que les asiatiques, allemands, anglais et italiens.

Il passera la fin de l'apres-midi a tenter de laver ses chaussettes dans le ruisseau qu'il a deniche et les premiers jours de trek, il s'y lavera lui-meme ! Les jours suivants, il capitulera, ne s'habituant pas a son odeur mais jugeant qu'elle est moins incommodante que le froid de l'eau du ruisseau, qui le glace a ne plus trouver a se rechauffer pour toute la journee.

Fatigue, le trekkeur ira dormir tot, apres avoir dine a 18h00... Il tentera de lire quelques pages d'un des bouquins qu'il avait emporte avec grande conviction, mais le sommeil l'emportera lui, sa polaire au fond du sac et ses piles dans les poches. Au bout de 2h il se reveillera malgre tout, emberlificote dans son sac a viande et avec une terrible envie de pisser. Faisant dans sa tete le chemin a effectuer pour apaiser cette envie, il preferera se rendormir dessus. Ce n'est qu'une heure plus tard, n'ayant pas dormi en essayant de se contenir, qu'il se resoudra a chercher sa frontale a tatons, a sortir de son duvet, s'habiller en grelotant, enfiler ses chaussures de marche et braver la puanteur des chiottes communes. Il reviendra alors se pelotonner dans son duvet, souriant aux bruits des autres trekkeurs se levant pour les memes raisons.

Il revera de montagnes, le trekkeur. C'est son guide qui le sortira de ses reves pour le faire replonger dans la realite : les montagnes, ca se merite ! Pour cela, il faut marcher. Et boire du the, accessoirement...

Nov 2, 2008

Essai manque [Chukung - Dingboche]

C'etait a prevoir vu mon etat mais cette nuit a Chukung a pris des allures de torture. Je vais mal. Impossible de se rendre au camp de base de l'Island dans cet etat. Il faut que je me rende a l'hopital, ca ne peut plus durer. Direction Pheriche. On y rencontre une medecin americaine volontaire tres sympathique, prototype de la vieille fille MSF. Ce n'est pas alarmant mais a ces altitudes, dit-elle, c'est parfois long a guerir (elle-meme a mis trois semaines a s'en remettre, nous precise-t-elle... rassurant !).

Nous remontons tant bien que mal a Dingboche - toute pente legere m'infligeant des efforts surhumains - pour nous rendre compte que Jhalak comptait filer a l'anglaise ! "Il est malade, c'est une bad luck mas il ne veut pas en mourir et il doit rentrer pour Namche aujourd'hui avec son frere". Traduction : "demerdez-vous, moi j'ai peur pour ma vie et je me barre" ! Au passage, il prend le porteur avec lui et veut se barrer avec le fric. Apres beaucoup d'enervement, de comptes interminables, de la mauvaise foi, des crises de nerfs, on arrivera a lui reprendre une partie de ce qu'il nous doit. Reste a voir si nous arriverons a recuperer les billets d'avion qu'il a laisse a l'hotel de Lukla (quelle idee !). En attendant, vexe, il a avertit tous les gens du village de ne pas nous venir en aide. Difficile donc de trouver une chambre et un porteur dans ces conditions. Genes, les gars des lodges repondent qu'ils n'ont pas de porteurs ni de chambres libres !

Je finis par en amadouer un, qui nous file une chambre et promet de trouver un porteur. Je pense que le fait de lui dire que je venais de l'hopital lui a permis de ne pas rentrer dans le jeu de l'autre con, qui se croyait le droit de nous fermer toutes les portes ! Megalomanie quand tu nous guettes !

Maintenant, il va falloir s'organiser. La deception de l'Island est toujours la et on se laisse le temps de la nuit pour voir s'il y a des possibilites que j'aille mieux. Les chances sont minces. On a passe la journee, malgre mon etat de lopette avere, a parlementer et a gerer la merde... pas tres reposant !

En soiree, j'ouvre un baton de chocolat precieusement conserve au fond de mon sac, histoire de "feter l'evenement" comme il se doit et dans des termes bien choisis pour l'occasion : un baton de GALLER pour des vacances GALERES !

Nov 1, 2008

Bad day [Dingboche, 4600m. - Pheriche, 4400m. - Chukung, 4700m.]

Pheriche n'est pas vraiment sur le chemin de Chukung mais Jhalak est reste a Pheriche et si on veut poursuivre le trek, il nous faut le secouer et exiger des solutions face a sa maladie. Ce n'est pas que je sois tres en forme non plus mais je prends sur moi, contrairement a lui qui semble nous laisser mariner dans notre jus en pretextant qu'il ne peut que dormir.

Une fois le Jhalak secoue, nous revoila a Dingboche a faire nos sacs. Nous irons jusqu'a Chukung avec Frem notre porteur. Des le lendemain, un climbing guide devrait arriver. Nous voila donc en route pour 3h de marche vers Chukung apres 1h30 de marche vers Pheriche. Ma bronchite et mes antibiotiques m'entravent enormement. C'en est deprimant !

Arrivee a Chukung vers 14h. Nous nous jetons sur le lunch et moi sur une sieste, avant de refaire une heure de marche pour s'acclimater et essayer au moins de dormir cette nuit...

J'ai le moral dans les chaussettes et j'ai de plus en plus de doutes sur ma capacite a grimper au sommet. Jusqu'a maintenant, mon corps dit non. Cette fois, la tete ne suffira peut-etre pas. A l'heure ou tout le monde serait au fond de son lit, je m'efforce de faire ce qu'il faut pour que ce soit possible.

Inchallah !