Nov 30, 2007

G8

Nous sommes bien décidés à nous la jouer cool aujourd’hui. Nous nous réveillons sans réveil après une nuit extrêmement bonne, comparativement à ce que nous connaissions ces derniers jours. Pas de réveil intempestif tout au long de la nuit, pas de lever pour pallier aux méfaits du thé et pas de problème de froid ou d’altitude. La journée se déroule très cool dans Darjeeling, entre le shopping, internet et les arrangements pour le train, qui sont eux, un peu moins cools. Les indiens sont incapables d’aller droit au but et les négociations pour le changement d’horaire de train avec Gopal prennent des allures de G8 ! C’est assez irritant même si nous finissons par obtenir ce que nous voulons. Mais cela reste à confirmer…

En soirée, nous rencontrons les parents de Guillaume qui viennent d’arriver à Darjeeling. Ca nous donne l’occasion de parler de la bonne nouvelle : Guillaume est promu manager. Nous évoquons notre trek et celui à venir devant un repas gastronomique à leur hôtel grand luxe. Leur chambre est une véritable suite et possède même un observatoire ! Nous revenons ensuite à pied dans les ruelles sombres de ce coin de Darjeeling, où de nombreux chiens errent la nuit. Ca fait froid dans le dos et nous sommes heureux de retrouver notre chambre douillette (mais plutôt fraîche, on va dire).

Nov 29, 2007

The shower must go on ! [Tsoka-Yuksam-Darjeeling]

Ce matin, nous sommes motivés à nous lever tôt pour rejoindre Yuksam au plus vite afin de happer une jeep pour Darjeeling le jour même. Sachant que cette route est tellement pratiquable qu’on ne peut la faire de nuit, il nous faut arriver à temps pour avoir de la marge pour les 4h. de trajet. Nous nous levons donc tôt et démarrons la marche à 7h. C’est une very steep descente qui nous attend, ce à quoi l’on s’attendait puisqu’on a fait le parcours dans l’autre sens le premier jour. A chaque nouveau lacet, nous nous étonnons de la longueur et de la difficulté de ce parcours en sens inverse. Nous nous étonnons de notre capacité ce premier jour à grimper tout cela ! Il faut croire qu’à ce moment-là, nous étions encore en pleine forme, ce qui est moins le cas aujourd’hui. Par contre, nous sommes bien décidés à avancer donc ça trace ! Même dans les remontées nous essayons de ne pas perdre le rythme. Résultat : en 4h. (prévu 5h) nous sommes à Yuksam, au grand étonnement de Jalhak. Ca me laisse le temps de prendre une douche à la va-vite dans l’hôtel de départ avant de sauter dans la jeep qui nous ramène à Darjeeling. En chemin, nous changeons de véhicule car Gopal, le chef de l’agence de trek, nous attend en chemin, et nous ramène à Darjeeling dans sa propre voiture conduite par son frère.

C’est toujours aussi sportif, Darjeeling ! Nous voilà arrivés. La première chose que nous faisons, c’est LA DOUCHE ! On doit attendre 1h. pour que l’eau chauffe et nous patientons en discutant avec le couple de français rencontrés précédemment dans le trek.

Nov 28, 2007

Up and down [Kokorogung-Tsocka]

17 kms de prévus pour cette journée dont le profil est « up and down ». C’est de cette façon que Jalhak nous a décrit le parcours hier soir, après avoir longuement expliqué les traditions népalaises et bouddhistes. Il semble en effet que la question de la tradition est quelque chose d’important chez eux, bien plus que chez nous. Les chants, les cérémonials, les présents symboliques (bonnets, gants,…) et pas nécessairement coûteux, les réunions de famille où chacun a un rôle, le respect de la famille, etc. Tout cela fait leur quotidien en plus de leur relation toute particulière à la nature et à la débrouille. Jalhak nous raconte d’ailleurs l’histoire d’une jeune femme qui devait accoucher et qui devait se rendre à l’hôpital… à 7h de marche. L’histoire se termine mal mais c’est leur quotidien. La nature est rude et dure pour chacun. Ils vivent avec et l’acceptent. On peut se demander s’ils sont moins heureux que nous… Le « malaise dans la civilisation », ce n’est pas pour eux !


Parcours assez facile même s’il est long. Nous sommes impressionnés de redescendre tout ce que nous avions monté à l’aller. En effet, nous avions déjà oublié toutes ces marches, toutes ces côtes gravies en début de trek. Nous croisons de nouveaux trekkeurs, tout frais, contrairement à nous, même s’ils ont déjà l’air bien entamés par la montée ! Nous, ça fait à peu près 6 jours que nous ne nous sommes pas lavés… c’est l’horreur ! il faut dire que les porteurs, eux, se lavent sans aucun problème dans l’eau glacée du torrent… par -10°C dehors ! Nous en sommes complètement incapables et donc nous nous promenons avec des cheveux super gras et une odeur indisposante dont on ne comprend même pas vraiment d’où elle vient. C’est donc dans cet état que nous arrivons à Tsoka, où nous fêterons notre « dernier jour de trek » comme en parle depuis le début Jalhak. Cela consiste à partager un gâteau tous ensembles et à chanter et danser. Ils sont déchaînés et c’est un peu difficile pour nous de suivre car ce sont des rythmes bien à eux. De surcroît, tout se ressemble. Une fois la fête finie, nous distribuons les pourboires et regagnons nos pénates pour la dernière nuit de ce trek.

Nov 27, 2007

Chemins en terrasse [Lampokhari-Kokorogung]

Après un lever matinal pour Guillaume, qui s’est rendu dès 5h. au lac de Lampokhari sous l’impulsion de Jhalak, on déjeune comme à l’habitude. Je ne m’étais pas rendue à cette expédition nocturne pour me préserver du froid car mon torticolis est toujours bien là ainsi qu’un rhume-conjonctivite assez perturbants pour dormir correctement.

Retour à Kokorogung via les chemins en terrasse, et arrivée rapide à notre lieu de destination. Vu mon état, je suis pressée de rentrer, et surtout, de revenir à des altitudes qui permettent d’avoir des nuits moins froides.

Nov 26, 2007

Journée cool, nuit froide [Thangsing - Lampokhari]

Mon torticolis est toujours là. D’après Guillaume, il vaut mieux avoir mal au cou qu’aux c…

Nous démarrons la journée assez cool. Notre destination d’aujourd’hui est Lampokhari. Ca veut dire « long lac » en népalais. Le paysage pour y arriver est intéressant. Les chemins sont en balcon, ça nous rappelle le Laddakh.

Une fois arrivés, on tue le temps... Un yak sauvage assez impressionnant vient perturber notre quiétude. Il tente de rentrer dans la cabane-refuge, mais un des porteurs, le plus téméraire, arrive à le faire fuir.

Le reste de la journée se passe comme d’habitude : thé-biscuits puis « dinner » avec d’innombrables plats dont on ne mange qu’un dixième.

Nuit froide sous tente puisqu'un groupe de bengladis nous a piqué le refuge...

Nov 25, 2007

On the moon ! [Thangsing-Goetcha La (4800m.)-Thangsing]

Réveil matinal. C’est à 2h45 du matin que Jhalak nous réveille et nous sommes priés de nous préparer rapidement. La nuit est froide et nous devons prévoir un maximum de matériel chaud pour l’ascension. Nous partons à 3h15, après une « noodle soup » bien chaude. Ca ne m’empêche évidemment pas de partir avec mon torticolis… pas très confortable pour ce genre d’exercice !

Deux heures de marche dans le noir, avec des passages à gué un peu compliqués, du à l’eau et aux pierres gelées. Il ne s’agit pas de se mouiller les pieds ! Vu le froid ambiant, ça nous serait fatal et nous devrions rebrousser chemin… chose que nous voulons éviter à tout prix !

Nous arrivons à Lamuni, campement auquel voulait nous amener notre guide dans un premier temps. Jusqu’ici tout va bien. Il nous annonce une very steep montée – je confirme – avant d’arriver au lac. Il ne fait pas encore jour mais le soleil se lève sur le Kanchenzonga, troisième plus haut sommet du monde ! Nous attendons quelques temps histoire d’en profiter complètement. On se refroidit un peu, c’est le problème ! Le spectacle est superbe et nous l’apprécions malgré les conditions.

Nous nous dirigeons ensuite vers le lac, que nous contournons, et sur lequel des canards se promènent. Notre guide nous annonce que c’est un fait très rare et que c’est parce que nous sommes dimanche… Argument spécial ! Il essaie souvent de nous faire avaler des sornettes… à moins qu’il ne croie à ce qu’il dit…

Nous reprenons notre marche, longue mais supportable, vers le point de vue du Goetcha La. Nous rejoignons ce point de vue après 4h de marche, ce qui est un temps convenable, surtout quand on s’est tapé Thangsing-Lamuni avant. C’est superbe.

Par contre, si le paysage nous ravit, nous savons que nous ne sommes pas encore tout à fait au Goetcha La. Les autres trekkeurs nous ayant briefé là-dessus et sur l’impossibilité d’aller au bout à cause de la glace, nous appréhendons de découvrir un passage impraticable.

Nous arrivons au passage en question. Après examen de la situation, l’endroit est en effet un peu casse-gueule mais avec un bon pied montagnard et en faisant attention, il n’y a aucun danger. Nous descendons cette fameuse descente qui a arrêté tous les autres trekkeurs et reprenons notre route vers le Goetcha La dans un espèce de désert de sable, résultat de l’érosion des glaciers. On se croirait sur la lune ! L’endroit est plat, ce qui rajoute à son charme.

Nous poursuivons notre route, avec un petit break biscuits car la faim se fait sentir. Si la faim se fait sentir, le froid aussi ! C’est le plus dur dans ce trek : le froid qui transperce, qui glace et fige sur place. Ne jamais se laisser refroidir, pour peine de ne pas arriver à se réchauffer ensuite !

La dernière montée vers le col est aussi à mettre dans la liste des difficultés tant elle nous en aura fait baver : trois pas en avant et deux en arrière… c’est tellement raide qu’on recule ! Et à 5000m, difficile de lutter contre la gravité.

Et puis enfin, le grand spectacle ! Le Goetcha La et sa vue imprenable sur le troisième plus haut sommet du monde ! Majestueux ! La vue à 360° vous donnerait bien envie de rester là à contempler le paysage toute la journée. Mais le froid vous en dissuaderait très vite ! Nous y sommes seuls, ce qui rajoute au charme de l’endroit : son inaccessibilité le rend encore plus charmant. On se sent au bout du monde. Les dizaines de photos prises ne rendront pas ce qu’il en est vraiment.

Nous nous décidons à repartir. Ca devrait aller mieux à la descente ! Malgré tout, l’altitude, le froid et la faim nous ont bien fatigués et nous voilà cuits. Difficile d’avancer ! De retour au view point du Goetcha La, après la remontée de la fameuse descente, fastidieuse, un porteur nous amène de quoi manger un peu. Ce n’est pas du luxe car nous ne tenons plus debout. Aussi bien Guillaume que moi, nous titubons et fonctionnons au radar. Toute difficulté technique rendrait le crapahutage dangereux car nos mouvements sont peu précis et flageollants. Si ce « repas » n’est pas du luxe, le fait que le porteur soit venu nous l’apporter, l’est !!! Un œuf dur, une pomme de terre et un pancake tiède avec du thé chaud… un régal ! Tout est relatif en haute montagne !

Recommence alors l’interminable descente dont on ne voit franchement pas le bout. C’est à ce moment que l'on réalise tout le trajet effectué pendant la nuit.

Nous sommes 2 sur 13 à y être arrivés à cette période… Comme quoi, avec force et obstination... ou la méthode Step by step... on arrive à tout !

De retour au campement, on n’arrive plus à rien, par contre. La seule chose dont nous sommes capables est de dormir. Même manger est trop fatigant. Mon torticolis a pris des allures de crampe permanente assez insupportable. Guillaume m’appelle Robocop, résultat de ma façon de tourner la tête. Le reste de la journée passe dans une demi-somnolence, cloîtrés sous notre tente dans nos duvets, histoire d’échapper au brouillard et même à l’espèce de grésil qui tombe. On se les pèle, en bref et pour changer !

La nuit n’est pas terrible non plus, grâce à mon torticolis, le froid et un mal de gorge qui pointe. Mais le plus dur est fait, et nous en aurons bientôt fini avec les nuits froides.

Nov 24, 2007

Have rest, drink tea and try to warm us... [Kokorogung-Thangsing 3850m.]

Nuit froide mais supportable. Nous proposons à notre guide de rallonger un peu la journée d’aujourd’hui pour ne pas nous les geler deux nuits de suite à haute altitude : nous préférons marcher longtemps aujourd’hui et préserver au maximum nos nuits… qui ne sont pas très réparatrices. Il n’est pas d’accord… nous nous résignons donc à rejoindre Thangsing, non loin d’ici.

Par contre, je suis complètement dans le pâté, je ne sais pas ce qui m’arrive. J’ai les yeux gonflés et je ne maîtrise pas mes jambes. Arrivés à Thangsing, nous croisons les groupes d’anglais et de canadiens croisés précédemment. Une anglaise est malade. C’est l’altitude. De nombreuses discussions ont cours sur ce qu’il y a lieu de faire. Elle redescend finalement à cheval.

Le bilan sur les réussites du Goetcha La n’est pas très concluant : sur 11 personnes rencontrées, aucune n’a pu atteindre le Goetcha La car il est complètement gelé. Il faudrait des crampons et du matériel que nous n’avons pas. Par contre, il y a moyen d’atteindre le Pass précédent, qui est à la même altitude et qui permet d’avoir une vue similaire, paraît-il. We’ll see.

Nous avons convaincu notre guide de faire le Goetcha La demain, histoire à nouveau d’éviter une nuit supplémentaire à 4200m. Il accepte à contre-cœur car il estime que la journée de marche va être trop longue, trop dure. Tant pis, mieux vaut cela que de dormir une nuit de plus dans ces conditions !

Il doit être 10h. quand nous arrivons au campement et nous allons nous ennuyer le reste de la journée dans le froid. Nous nous préparons moralement pour demain. Le mot d’ordre est : have rest, drink tea and try to warm us. Pas évident de se reposer dans ce froid, cependant. Nous nous emmitouflons dans nos sacs de couchage mais même notre propre odeur nous indispose. De surcroît, vu le confort, un début de torticoli m’envahit. Espérons que que ne soit pas pire demain. En guise de traitement, je m’applique ma bouteille d’eau chaude sur le cou.

Nov 23, 2007

Technical ! [Dzongri-Kokorogung]

Après une nuit quelque peu meilleure que la précédente (les problèmes d'altitude ne se faisaient plus sentir) mais tout aussi froide, nous nous sommes réveillés en meilleure forme. Il faut dire que nous avions mis toutes les chances de notre côté en tirant des enseignements de la nuit précédente : il faut prévoir une bouteille d'eau bouillante à mettre au fond de son duvet en guise de bouillotte. De même, il faut fermer complètement la collerette de son sac de couchage même si ça nous amène à être véritablement étouffés et comprimés dans notre sac, dans lequel il est bien compliqué de se retourner sans tire-bouchonner les différentes couches (sac à viande ou sac de couchage lui-même). Il est également impératif d'alterner sa position pour ne pas crever de mal à la hanche ou au cou. De même, dormir sur le dos n'est pas possible car on prend froid. Bref, c'est toute une technique de camper à 4000m. d'altitude dans un froid pareil !

Nous nous préparons doucement pour cette journée qui devrait être plus cool, puisqu'on descend un peu plus bas, et surtout parce qu'on a dormi !

La descente commence par monter mais progressivement... et dans un beau paysage. Notre guide nous propose ensuite de nous emmener à un lac un peu plus loin, puisqu'on a le temps. Ensuite, very steep descente vers Kokorogung que nous atteignons assez rapidement. Il est midi quand nous mangeons, avant de profiter du bel endroit : un torrent s'offre à nous pour un brin de toilette !

Si une technique est nécessaire pour dormir en tente en altitude, une autre l'est pour arriver à se laver par 0 degrés dehors sans se transformer en glaçon ! La technique "un membre à la fois' est appliquée, tout en se frictionnant vigoureusement après chaque "humidification". Le plus grand bonheur de la journée aura été de se laver les cheveux... ou plutôt d'avoir les cheveux propres. Se les laver n'est en effet pas gai en soi. Par contre, cette sensation de propre et de moins puer par la suite est absolument extraordinaire. Sur notre lancée, nous lavons les vêtements, qui auront malheureusement beaucoup de mal à sécher car le soleil vient de disparaitre ! Il n'est pourtant que 2h30...

Fin d'après-midi, nous tendons un fil dans la cabane en bois qui nous sert de dortoir, histoire que les affaires continuent de sécher. Nous n'y seront finalement pas seuls car un arrivage tardif vient de débarquer. C'est un peu décevant car nous pensions pouvoir être un peu tranquilles après cette "période un peu hostile".

Nov 22, 2007

Dzombies ! [Dzongri-Dzongri La-Dzongri ]

Cette première nuit en tente n'est pas concluante. L'altitude, le froid et l'anglais de la tente d'à côté y sont pour quelque chose. Ni moi ni Guillaume n'avons fermé l'oeil de la nuit. Elle fut horrible et très longue, rythmée par mes allers-retours aux "toilettes", petit voyage dans le froid et la nuit peu agréable !

Notre coeur bat à 100 à l'heure sans raison et notre corps est toujours dans une espèce d'hypothermie due à l'altitude. Il gèle dehors de surcroît. Je peux m'en rendre compte à chaque petite sortie de la tente, qui si elle est soulageante, est franchement rude et ce, à chaque fois.

L'anglais de la tente d'à côté rit et parle comme s'il était seul au monde. Il est lancé dans de grandes conversations qui ont l'air très rigolotes étant donné ses grands éclats de rire. Au bout d'une heure, ça commence sérieusement à nous énerver et nous tentons une demande polie. C'est finalement un "Shut up !" de ma part qui le fait taire.

Les infos prises dans la journée auprès d'autres trekkeurs sur les températures de la nuit confirment nos sensations : il a fait -15 degrés cette nuit. Heureusement que l'agence nous avait indiqué un minimum de 5 degrés ! Soit c'est de la mauvaise foi, soit c'est de l'incompétence mais en tout cas ça ne nous fait pas rire car notre matériel n'est pas prévu pour de telles températures !

A 4h30 du matin, on vient nous "réveiller" (chose aisée étant donné que nous ne nous sommes jamais endormis) pour le sunrise sur les hauts sommets. C'est avec beaucoup de courage que je décide de m'y rendre malgré la nuit blanche et le ventre vide. Je laisse Guillaume tenter de récupérer quelques heures de sommeil, me disant que me bouger va peut-être engendrer une modification dans le fonctionnement actuel de mon organisme. Il faut en effet admettre que ces deux jours de trek nous ont fait grimper en une fois plus de 2000 m. de dénivelés et notre corps tente vainement de s'adapter...

Je me lance dans l'ascension d'une heure trente pour le sommet de Dzongri, d'où l'on peut apercevoir le lever du soleil sur les 7000 et 8000 m. himalayens environnants. Le jeu en vaut la chandelle mais ma progression est affreusement lente. Je suis terrassée par l'altitude : mon coeur continue de battre comme un fou, même sur le plat. "On n'est pas rendus", comme on dit au Québec !

C'est donc en route vers le sommet de Dzongri que j'aperçois les premiers rayons de soleil sur les sommets et j'arrive au sommet "un peu en retard" mais le spectacle est là malgré tout. Quelques dizaines de photos plus tard, je redescends pour le campement, où je retrouve Guillaume autour du breakfast. Le guide nous propose un changement d'itinéraire : il estime que Bikbhari n'est pas très intéressant mais que par contre, nous pourrions bénéficier d'une journée plus "cool" le lendemain près d'un lac si nous tentions Dzongri La aujourd'hui. Vu notre état de forme, nous sommes un peu étonnés de la proposition car nous ne nous voyons pas grimper à 4500 m. aujourd'hui... Nous acceptons malgré tout puisqu'il semble que c'est la solution la moins rude pour nous.

Nous partons donc pour Dzongri La, à deux à l'heure pour que le coeur suive. Au passage, nous avons rencontré un couple de trekkeurs qui a décidé de faire demi-tour devant l'adversité : cette nuit froide a eu raison de leur motivation. La veille, une dame complètement atone redescendait sur le dos d'un guide... ces infos ne vont pas dans le sens de nous permettre de marcher le coeur léger...

Nous "avalons" finalement le Dzongri La en 2h30, en marchant pourtant à un rythme très lent. La vue est magnifique ! Nous en profitons avant de redescendre pour Dzongri... où nous devrons passer une nuit de plus.

Nov 21, 2007

Il gèle par 23°C [Tsocka-Dzongri 4100m.]

La nuit a été froide. Jalhak a tenté de nous convaincre qu'il faisait 23 degrés car c'est ce qu'indique sa montre... nous pensons plutôt qu'il faisait 5 degrés maximum. Nous craignons donc un peu les jours suivants, qui sont en plus haute altitude et qui risquent d'être pires...

Après s'être lavé le visage et pris un petit dej' nous voila repartis pour une "very steep" montée... heureusement, seulement 5h de marche sont annoncées. Ca monte sans s'arrêter. Ah les montées interminables de l'Himalaya ! On croit toujours en avoir fini mais ce n'est jamais le cas. Nous nous promenons dans les chemins bordés de rhododendrons. Ca fait un peu jungle par endroits. Après 2h30 de marche, nous voilà à un point de vue (nous devons croire le guide sur parole car il fait tellement nuageux que nous sommes privés de paysage) où nous nous arrêtons pour manger. Certains trekkeurs coupent l'étape d'aujourd'hui en s'arrêtant ici, à Phedang, mais dans ce cas il faut supporter de dormir dans la bouse de yak...

Le repas se fait attendre puisqu'il faut le préparer. Ca ne fait pas notre affaire car il fait très froid avec tous ces nuages humides qui nous privent de soleil. Etant partis sous le soleil, nous n'avions pas prévu de telles températures difficilement supportables en T-shirt.

La soupe qui nous est servie nous réchauffe. Pommes de terre, choux et pain fri népalais sont au menu : délicieux ! Après le lunch, nous nous empressons de reprendre la route sans le guide, qui doit seulement se restaurer.

Longue montée à nouveau interminable, d'autant plus que le souffle devient difficile à reprendre à cette altitude. Par endroits, l'eau est gelée... nous sommes bien loin des 23 degrés de Jalhak ! L'explication scientifique de Guillaume à ce sujet ne convainc pas notre guide : si sa montre indique 23 c'est qu''il fait 23...

Arrivée à Dzongri après 5h de marche, où nous campons à 3950 m. d'altitude.