Nov 22, 2007

Dzombies ! [Dzongri-Dzongri La-Dzongri ]

Cette première nuit en tente n'est pas concluante. L'altitude, le froid et l'anglais de la tente d'à côté y sont pour quelque chose. Ni moi ni Guillaume n'avons fermé l'oeil de la nuit. Elle fut horrible et très longue, rythmée par mes allers-retours aux "toilettes", petit voyage dans le froid et la nuit peu agréable !

Notre coeur bat à 100 à l'heure sans raison et notre corps est toujours dans une espèce d'hypothermie due à l'altitude. Il gèle dehors de surcroît. Je peux m'en rendre compte à chaque petite sortie de la tente, qui si elle est soulageante, est franchement rude et ce, à chaque fois.

L'anglais de la tente d'à côté rit et parle comme s'il était seul au monde. Il est lancé dans de grandes conversations qui ont l'air très rigolotes étant donné ses grands éclats de rire. Au bout d'une heure, ça commence sérieusement à nous énerver et nous tentons une demande polie. C'est finalement un "Shut up !" de ma part qui le fait taire.

Les infos prises dans la journée auprès d'autres trekkeurs sur les températures de la nuit confirment nos sensations : il a fait -15 degrés cette nuit. Heureusement que l'agence nous avait indiqué un minimum de 5 degrés ! Soit c'est de la mauvaise foi, soit c'est de l'incompétence mais en tout cas ça ne nous fait pas rire car notre matériel n'est pas prévu pour de telles températures !

A 4h30 du matin, on vient nous "réveiller" (chose aisée étant donné que nous ne nous sommes jamais endormis) pour le sunrise sur les hauts sommets. C'est avec beaucoup de courage que je décide de m'y rendre malgré la nuit blanche et le ventre vide. Je laisse Guillaume tenter de récupérer quelques heures de sommeil, me disant que me bouger va peut-être engendrer une modification dans le fonctionnement actuel de mon organisme. Il faut en effet admettre que ces deux jours de trek nous ont fait grimper en une fois plus de 2000 m. de dénivelés et notre corps tente vainement de s'adapter...

Je me lance dans l'ascension d'une heure trente pour le sommet de Dzongri, d'où l'on peut apercevoir le lever du soleil sur les 7000 et 8000 m. himalayens environnants. Le jeu en vaut la chandelle mais ma progression est affreusement lente. Je suis terrassée par l'altitude : mon coeur continue de battre comme un fou, même sur le plat. "On n'est pas rendus", comme on dit au Québec !

C'est donc en route vers le sommet de Dzongri que j'aperçois les premiers rayons de soleil sur les sommets et j'arrive au sommet "un peu en retard" mais le spectacle est là malgré tout. Quelques dizaines de photos plus tard, je redescends pour le campement, où je retrouve Guillaume autour du breakfast. Le guide nous propose un changement d'itinéraire : il estime que Bikbhari n'est pas très intéressant mais que par contre, nous pourrions bénéficier d'une journée plus "cool" le lendemain près d'un lac si nous tentions Dzongri La aujourd'hui. Vu notre état de forme, nous sommes un peu étonnés de la proposition car nous ne nous voyons pas grimper à 4500 m. aujourd'hui... Nous acceptons malgré tout puisqu'il semble que c'est la solution la moins rude pour nous.

Nous partons donc pour Dzongri La, à deux à l'heure pour que le coeur suive. Au passage, nous avons rencontré un couple de trekkeurs qui a décidé de faire demi-tour devant l'adversité : cette nuit froide a eu raison de leur motivation. La veille, une dame complètement atone redescendait sur le dos d'un guide... ces infos ne vont pas dans le sens de nous permettre de marcher le coeur léger...

Nous "avalons" finalement le Dzongri La en 2h30, en marchant pourtant à un rythme très lent. La vue est magnifique ! Nous en profitons avant de redescendre pour Dzongri... où nous devrons passer une nuit de plus.

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