Oct 12, 2009

Nepal 2009 - Chicken killers ! [Lama Hotel to Thangshep, 3000m]

Courte etape aujourd’hui, pour favoriser l’acclimatation. Nous partons de Lama Hotel sous le soleil, qui nous quitte en general en fin de journee. Il fait chaud dans la jungle, et nous degoulinons de sueur. Chaque arret est peu agreeable, le vent donnant sur nos T-shirts mouilles et nous refroidissant suffisamment pour nous faire redemarrer. Le chemin est pentu et nous fera sortir progressivement de cette jungle humide qui constitue souvent le fond des vallees du Nepal.

Nous croisons quelques citronniers, plantes a fumer (Ganga) et plantations ou poussent des piments, ou autres plantes non connues en Europe.

Chhirring nous explique qu’a partir de ses 13 ans, il a ete porteur dans cette jungle du Langtang. A 17 ans, il portrait 80 kgs de buches sur son dos, pour les emmener dans les villages plus haut perches. Ca lui vaut un mal de dos irreversible, mais c’est aussi ce qui l’a agueri et lui a permis un jour de devenir climbing guide.

Quelques white monkeys grimpent dans les arbres, mais nous n’apercevons malheureusement aucun red panda. Il faut dire qu’ils sortent essentiellement la nuit, et que la meilleure saison pour les voir est l’hiver, leur pelage roux tranchant dans la neige.

Petit break a Gore Tabala, ou nous ne dormirons finalement pas, le village suivant – Thankshep – s’averant plus interessant. Nous y discutons avec un francais qui redescend, et qui s’accorde a dire que dans ces contrees, on a un peu honte d’etre francais… Il nous a accoste après avoir donne un coup d’oeil a notre materiel, dit-il, le trekkeur ressemblant fort a son matos. Il estime que le francais de base, bruyant et faisant honte au pays, se balade en “Quechua”, baskets aux pieds et en groupe de 10, ce qui n’est pas notre cas. Nous parlons d’anciens treks et de ceux a venire, et echangeons nos adresses mail.

1h plus tard, nous sommes a Thankshep, petit village peu frequente par les trekkeurs.

Je fais un tour du village avant d’aller prendre une douche et un petit garcon de 4 ans me prend par la main pour me faire visiter. On fait le tour et il m’explique un tas de trucs en nepalais. Il s’interesse ensuite a mon appareil photo : il veut prendre une photo. Je l’aide un peu et il rigole quand il voit apparaitre l’image. Il veut alors se voir et demande a etre pris en photo. C’est une veritable séance photo qui debute, puisqu’a chaque photo prise, il vient la regarder, puis change de pose pour la suivante, retire meme sa casquette Het Niewsblad quand il se rend compte que la visiere fait de l’ombre sur son visage, leve le pouce, fait le poirier, puis se met a chanter et a danser ! Nous repartons ensuite en quete de photos du village, et il m’invite dans la petite tente qu’il s’est construite. Il y stocke ses petits tresors, dont le butin supreme est un ballon rose qu’il expose fierement. Il part ensuite sur son “cheval”, qui est en fait un baton de bambou, et m’invite a en faire autant.

Je le retrouverai dans la soiree, au coin du feu, venant curieusement tourner les pages de mon livre pour y chercher des images qu’il y a peu. Les nepalais du lodge sont morts de rire face a la spontaneite du petit garcon, qui ose s’adresser aux “touristes” comme a n’importe qui d’autre, ce qui n’est pas leur cas. Le lendemain, je le croise d’ailleurs en train de mettre de la crème solaire, mimant deux trekkeurs arrêtes en chemin pour se proteger le visage du soleil.

Quant a la soiree, elle fut placee sous le signe de la proprete et de l’hospitalite. Nous nous douchames en effet dans les “douches publiques” mises en place par la communaute, et qui ont le grand merite d’etre chaudes. Nous succedons a deux tibetains, qui se lavent eux aussi, eh oui, a l’eau chaude !

Par la suite, ce fut l’heure de la lessive, que nous fimes accroupis, comme eux, au bord du ruisseau. C’etait necessaire vu l’odeur de mon T-shirt et des chaussettes après trois jours au Nepal. Une fois le linge pendu, nous observons un curieux balai dans la cour du lodge : tout le monde court après l’unique poule du village… Notre gruide nous dit en riant que c’est pour le repas du soir. Des que nous nous rendons conpte qu’il ne rit pas, nous lui signifions que ce n’est pas utile, mais si… on n’y coupera pas : la pauvre poule n’aura pas survecu a notre passage ! En fait, Chhirring ayant ete cuistot dans cette vallee pendant 3 ans, il y connait tout le monde, ce qui nous vaut a chaque fois un accueil exceptionnel.

Dans l’assiette, on remarque que cette poule etait sportive : rien a voir avec le poulet tout mou que nous achetons en Europe !

Plus tard, nous tachons de retrouver notre linge, mais mon T-shirt manque a l’appel. Une fois la perte signalee, “tout le village” se met a sa recherche, lampes de poche a l’appui. Ils sont desoles et organiseraient bien une battue pour sauver mon T-shirt !!!

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