Aug 30, 2006

Speed is a knife that cuts life ! [Lhé-Wanla]

Le réveil sonne. Il est 6h30. J'ai moins de mal à me lever que les autres jours, excitée par ce qui nous attend. Une jeep vient nous chercher à la guest house et nous embarque jusqu'à un autre véhicule. Nous sommes très surpris de la taille de celui-ci : c'est carrément un bus ! Il faut dire qu'il faut y charger tout le matériel, nos sacs, nous trois et les accompagnateurs. On nous les présente : un guide, un cuistot et un "aide". Le horseman nous rejoindra par la suite, ainsi qu'un second guide, pour grimper le Stok.


Ca y est ! Une fois à bord, nous lisons les itinéraires prévus par l'agence de trek, revus en fonction de l'éboulement d'une route suite aux innondations. Nous ne pourrons pas prendre le chemin initialement prévu. Ca nous rallonge un peu, mais c'est ça la montagne ! Il faut s'y adapter. Nous sommes partis pour trois heures de route. C'en est une que nous connaissons puisque c'est la route d'Alchi. Le guide nous parle de sa culture. Il vient de Spituk, où nous avons visité un monastère du XIème siècle. Un bienfaiteur a fait beaucoup pour le village et pour l'éducation en général au Laddakh. Le guide nous parle de son intérêt pour le football, qu'il préfère au cricket qui est pourtant un sport national en Inde. Idem pour le polo. Un sport très apprécié l'hiver est le hockey, qu'ils pratiquent sur un lac près de la route.

Ici au laddakh, ils sont bouddhistes mais ils ont tout de même des lieux de prière pour les hindouistes et les Sikhs. Les membres de l'armée viennent en effet de partout en Inde et ils doivent pouvoir se recueillir. Nous apprenons aussi que les Monks, les moines, le deviennent par choix de leurs parents quand ils sont encore très jeunes. Dans chaque famille en effet, il y a un moine et un militaire. C'est pourquoi nous voyons de très jeunes moines. Ils vont dans des endroits spécifiques apprendre à lire les textes bouddhiques et les expliquent par la suite aux habitants, moyennant à manger et un peu d'argent. Les textes tibétains ne sont en effet pas faciles à comprendre.

C'est le sixième trek pour notre guide cette saison, qui dure de mi-juin à mi-septembre. Ils ont fait le Stok avec des belges qui ont du redescendre à la moitié de l'ascension à cause des problèmes d'altitude. Ca nous refroidit un peu, d'autant plus que depuis que nous avons aperçu le sommet du Stok, le défi ne nous semble pas piqué des vers !

Notre guide nous précise également que le temps exécrable actuel est anormal. Mais aujourd'hui, it's sunny ! Le temps semble s'améliorer au fur et à mesure des journées et c'est plutôt rassurant.

Antschuk (c'est le nom de notre guide) nous explique également que dans tout monastère, il y a un bâtiment qui abrite le Dieu protecteur, qui est semble-t-il, celui qui a plusieurs mains. Le bâtiment en question est reconnaissable à sa couleur rouge. Durant ce temps, notre bus avance dans la montagne mais nous sommes arrêtés par un bouchon créé par des travaux d'élargissement de la route ! Nous devons attendre... c'est ça aussi le Laddakh. On nous dit que nous pourrons repartir dans une demi-heure mais nous n'y croyons guère. Nous avons pourtant à marcher tout à l'heure !

Ca fait maintenant plus d'une heure que la route est bloquée. De surcroît, un camion a tenté de passer sans succès. Il est maintenant très au bord du ravin et un tas de gens s'agitent autour pour donner leur avis sur la question. Un système est finalement trouvé pour sortir de là : le camion détache une des planches qui maintiennent son chargement et la pose dans le trou qui le bloque. Il peut alors sortir de ce trou et nous libère enfin ! Nous poursuivons la route sinueuse à toute allure, ce qui n'est pas très rassurant. Il faut s'accrocher ! Si nous ne souffrons pas (pas encore) de la tourista, il faut malgré tout serrer les fesses à certains moments vu l'étroitesse de la route et les éboulis en bordure, qui ne me disent rien de bon. Ce n'est d'ailleurs pas les pancartes disposées sur tout le chemin qui me rassurent puisque celles-ci, à travers des sloggans originaux, préviennent de la dangerosité de la route ! Je finis tout de même par m'endormir, histoire de penser à autre chose qu'au vide.

Nous arrivons enfin à Wanla, où nous commençons à marcher directement pendant que notre encadrement s'occupe de charger les chevaux. Nous voilà sous un véritable cagnard à "tenter de rattraper le temps perdu". La vallée est splendide et aride !

Après un repas rapide dans un petit village, nous poursuivons notre marche pendant une heure avant de "capituler" : noud n'irons pas à Hinju aujourd'hui. Nous nous arrêtons dans un endroit vert près d'un torrent, où nous attendons nos chevaux et notre matériel. Ils arrivent. On plante le campement. Nous découvrons nos tentes qui nous semblent d'emblée très confortables. Une fois installées, nous entamons notre toilette dans le torrent. Nous pratiquons la méthode "un membre à la fois" histoire de ne pas trop nous refroidir. Ca fait du bien et ce n'est finalement pas trop désagréable. Un petit thé-biscuit nous est servi en attendant le repas que nous prendrons à 19h30 et qui s'avère être royal ! Le menu débute par une très bonne soupe, agrémentée de quelques pop-corns fait sur place. Ensuite vient le Dhal-Bat et ses crudités. Et pour terminer : bananes sucrées et thé ! Le tout nous est servi dans "une tente cuisine" à la lueur des bougies. Bon appétit !

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