Même pas peur !

Départ ce matin à 8h après un bon pancake, un bol de muesli and hot milk (histoire de faire bouillir les bactéries : je les préfère cuites que crues) et un oat porridge pour Guillaume. Ce jour, nous logerons à 3200m d'altitude, à Pisang. La route est moins longue que la veille et la forme y est. Nous avalons les 5h de route sans trop de problème.
Les conversations tournent souvent autour de ce qui nous attend après Manang : va-t-on supporter les nuits en altitude ? Comment vont se passer les deux grosses journées de marche à plus de 4000m ? Va-t-on être capables de grimper 2000m de dénivelées en deux jours ? L'angoisse monte chez chacun, ou alors c'est encore une vue de l'esprit qui n'appartient qu'à moi. Disons pour être sûre que "l'angoisse monte chez moi". Ca au moins j'en suis sûre. Ceci dit, les français croisés sur les chemins (les "Base camp" notamment) partagent également mon inquiétude, d'autant plus qu'il nous arrive de croiser des gens dans l'autre sens, revenant en fait de Manang, n'ayant pu supporter l'altitude. Résultat : ils doivent rebrousser chemin, et se taper les 10 jours de trek accomplis jusque-là en deux jours ! Très peu pour moi. Il est absolument hors de question que je doive faire demi-tour ! Je veux passer ce p... de col !
Les astuces sont nombreuses par rapport à l'altitude. Tous les petits trucs sont évoqués : boire de la soupe à l'ail (beurk mais je m'y suis mise pour la bonne cause... en plus, de toutes façons, vu notre odeur générale c'est pas un bol de soupe à l'ail qui va changer quelque chose) ; s'hydrater +++ comme on dit dans le jargon médical ; marcher doucement (même si vous avez l'impression de perdre l'équilibre tant votre démarche est lente... en gros, il s'agit d'imiter le caméléon). Un autre petit truc est de monter plus haut dans la journée que l'altitude à laquelle vous dormez le soir. C'est un super truc mais un peu fatigant : monter à 4000m pour loger à 3200m, c'est tout de même se taper 800m de dénivelées positives pour rien ! La liste est encore longue : prendre de l'aspirine en préventif (1/2 le matin et 1/2 le soir) afin de fluidifier le sang et de favoriser la circulation ; ne pas prendre froid et donc ne pas trop se découvrir malgré la chaleur bien présente en journée ; ne pas mang
er gras (ça, on respecte malgré nous) ; bien dormir et bien manger même si le mal d'altitude peut nous empêcher de bien le faire (il paraît que si la veille de l'ascension on n'a pas faim, c'est fichu d'avance).


Ce qu'en dit un site spécialisé sur le trekking au Népal : "Lorsque le corps n'arrive pas à s'ajuster en raison de la trop grande rapidité de l'ascension, les premiers symptômes du mal d'altitude apparaissent : grande fatigue, mal de tête, nausée, perte d'appétit, sensation de vertige, insomnie. Si ces symptômes sont ignorés, la maladie peut dégénérer en une forme plus sévère et entraîner un oedème cérébral et/ou un oedème pulmonaire de haute altitude, lesquels peuvent entraîner la mort rapidement si l'on n'agit pas de la façon appropriée". Glups !

Bien peu concerné par les histoires d'alpinistes ou d'oedèmes, un yack broute tranquillement.
Le midi, nous prenons un chouette repas en cours de route à un endroit ensoleillé. Et après une dernière heure de marche, nous arrivons à Pisang (Low Pisang), joli petit village en pierre. De nombreux moulins à prière nous accueillent. Avant d'arriver en haut, nous en aurons fait des prières pour rester en bonne santé jusqu'au sommet ! Avant de nous installer dans le lodge, nous allons visiter Upper Pisang histoire d'appliquer l'un des remèdes contre l'altitude : monter plus haut que là où l'on dort. Mais ça, c'est pour le prochain post...
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