Le gras c'est la vie [Chame 2670m]
Etape annoncée aujourd'hui : Dharapani - Chame. C'est pas le tour de France, mais ça y ressemble un peu : il y a des étapes, des jours de repos... ah non, j'oubliais : le seul mode de dopage auquel nous serions positifs (enfin, je parle pour moi) est le cho-co-lat ! Rien de bien méchant sinon que c'est un mode de dopage peu efficace. Ceci dit, en trek, nous avons peu l'occasion de
grignoter, si ce n'est les barres de céréales importées tout droit de Belgique (que nous conservons au cas où) et les quelques mignonnettes planquées au fond de mon sac. Si celles-ci étaient vouées, au départ, à faire découvrir le chocolat belge aux népalais, leur mission a changé de voie en cours de route : elles servent désormais à m'offrir un moment de bonheur eu soirée, avant de m'endormir. A la lumière de ma
frontale, je m'offre ce petit moment très différent de ce que nous vivons le reste de la journée. Je n'ai jamais autant dégusté un petit morceau de chocolat ! La civilisation a au moins ça de bon : le chocolat Côte d'Or. Je m'étais d'ailleurs jurée, lors de ces moments de dégustation, d'écrire à Côte d'Or pour leur faire
part de ma gratitude. Car le Dhal Bath, les momos, et les chapati, c'est bien bon, ça nourrit, mais il y manque un petit quelque chose de plus raffiné pour contenter mes papilles gustatives.



Mes compagnons de trek, eux, parlent de fondue et de raclette. Je vois

Personnellement, j'en ai plein les pattes. J'ai mal aux pieds et je suis plutôt impatiente d'arriver. Nous avons droit à quelques obstacles un peu "gazeux", ce qui rend le parcours encore plus dépaysant : un passage sur des échelles faites maison nous met en jambes. En réalité, nous empruntons une route en cours de construction, c'
est pourquoi c'est un peu scabreux. Le mode de construction est tout aussi impressionnant que les pierres qui roulent sur les rochers au-dessus de nous, ce dont nous devons nous protéger en passant un à la fois, pendant qu'un autre guette pour prévenir des "éboulements" éventuels. De nombreux jeunes népalais, mais aussi d'autres plus âgés, sont accroupis en train de casser du caillou. Ils défrichent et cassent les roches qui se trouvent en travers du chemin. Ca risque de prendre des années ! Les condit
ions de travail sont ahurissantes, et nos moyens technologiques paraissent d'un confort extrême au vu de ces "esclaves" qui se tuent la santé dans les montagnes. Un petit groupe nous accoste, nous demandant de les photographier, nous refilant ensuite leur adresse e-mail pour qu'on leur envoie la photo. C'est leur manière de tisser des liens avec les européens, profitant ensuite du contact initié pour tenter de se faire envoyer quelques petits cadeaux.


Une fois les obstacles franchis, au détour d'un virage, nous avons l'immense plaisir d'apercevoir pour la première fois l'Annapurna ! Du haut de ses 7937m, l'Annapurna II est magistral. L'Annapurna a plusieurs sommets, le plus haut dépassant les 8000m.
On arrive tard à Chame, vu la longue marche aujourd'hui. Chame est un joli petit village, un peu différent des précédents : c'est soigné, les maisons sont en pierre, et le lodge est "super confort" (tout est relatif, entendons-nous). Nous sommes en fait, en entrant dans Chame, entrés dans le district de Manang, ce qui explique les légers changements de décor dans les villages, et la présence de plus en plus i
mportante de moulins à prière, de stupas, d'encens. Nous nous rapprochons en fait de la région du Tibet. Les repas eux aussi changent : des spécialités tibétaines sont proposées, notamment du steak de yack et du thé au beurre de yack. Celui-ci ressemble à du lait russe et n'a plus du tout le goût du thé. Ce n'est pas spécialement mauvais mais ce n'est pas bon non plus. Nous passons la soirée près du feu à Chame et passons une bonne nuit de sommeil malgré le froid qui gagne.

No comments:
Post a Comment