Oct 14, 2009

Nepal 2009 - Trop "chou" ! [Langtang to Kyangin Gompa, 3870m via Kyangin Ri, 4500m]

La journee commence par la visite d’un endroit ou l’on fait du fromage de yak. Pour etre précis, bien que les ecritaux indiquent partout “yak cheese on sale”, Chhirring nous precise que, bien evidemment, le fromage de yak n’existe pas. Il s’agit en fait de fromage de nak, qui n’est autre que la femelle du yak. Le personnel de la factory nous signale que le fromage peut se conserver 8 mois, mais c’est juste un argument de vente et il n’y a guere moyen d’en savoir beaucoup plus sur les “secrets de fabrication” de celui-ci.

Nous commencons ensuite a marcher vers Kyangin Gompa, que notre guide nous situe a 2h de marche. Les denivelees ne sont pas tres importantes, ce qui nous donne l’occasion d’observer le paysage et de discuter avec Chhirring sans etre trop essouffles. Il nous parle de la vie au Langtang et du froid de l’hiver. Sur le chemin que nous foulons, les villageois ont a cette periode de la neige jusqu’aux hanches. Ils se deplacent a cheval ou a ski, dit-il, mais “ils skient tres mal”. Si nous n’avons cependant pas vu de chevaux a Langtang, c’est parce que ceux-ci sont maintenus dans les prairies de plus haute altitude jusqu’a une certaine date, le temps que les habitants de Langtang coupent l’herbe et la stockent pour l’hiver. Il en est de meme pour les yaks. Nous verrons plus loin que ces troupeaux sont gardes en contrebas de Kyangin par un horse-yak-man, qui les tient a distance des zones interdites.

Plus loin, alors que l’on croise des tibetains, tres nombreux en cette region proche du Tibet, Chhirring explique les raisons de leur aspect sale : “ils n’aiment pas se laver”, dit-il. “Ils prennent une douche tous les deux mois, je ne sais pas pourquoi”. “C’est la meme chose que la vaisselle : ils reutilisent celle qui est sale”. Il explique egalement pourquoi leur visage, et particulierement le dessous de leur nez, est souvent noir : ils ont en fait l’habitude de sniffer du tabac, ce qui laisse des traces noiratres sur le peau.

A la vue d’un champ de choux, Chhirring nous demande comment on designe ce legume en francais. Je lui explique qu’il s’agit du mot “chou”. Il le repete a plusieurs reprises histoire de le memoriser, puis je lui explique que certaines personnes appellent egalement leur conjoint “chou”. Le temps qu’il integre le concept, il repond en riant qu’il connait plein de copains et de copines, mais qu’il ne connait pas de “chou”… Apres ce mignon petit episode, nous poursuivons notre chemin, qui finit par nous mener a Kyangin. Nous y mangeons un plat de riz avant d’entamer l’ascension du Kyangin Ri, situe a 4500m. Le chemin etant tres raide, l’acces est assez direct et Chhirring nous annonce un timing de 2h d’ascension. Malgre l’essoufflement, nous arrivons au sommet en 1h10. C’est splendide, meme si des nuages ont fait leur apparition et que cela masque certaines montagnes. Un des 5 objectifs d’ascension est rempli, meme s’il s’agissait surtout d’une ascension d’acclimatation. Avant de redescendre, Chhirring nous indique qu’il compte modifier quelque peu l’agencement du programme a venir, histoire que nous ne fassions pas trop d’aller-retours inutiles. Etant donne qu’il justifie la chose par notre “niveau”, nous ne comprenons pas tres bien et nous inquietons. Nous avons quasiment divise de moitie le timing annonce pour le Kyangin Ri et voila qu’il evoque notre niveau… 700m de denivelees par heure a 4000m d’altitude, ca nous semble plus que correct… mais cela ne nous empeche pas d’etre inquiets pour la suite, d’autant plus que le Naya Kanga et le Ganga La sont tres enneiges, et que plusieurs groupes ont du faire demi-tour.

Dans la soiree, nous discutons avec deux francais qui font le tour de l’Asie. Ils ont pris une annee sabbatique et sillonnent les chemins de trek et quelques autres regions egalement. La logistique semble complexe mais ils s’en sortent pour l’heure avec un sac de 20 kgs chacun. Ils laissent certaines affaires dans des villes qu’ils rejoindront a nouveau par la suite, histoire de rendre l’affaire possible. Ils ont adore le Laddakh et deteste le tour des Annapurnas. Il faut dire qu’en ce qui nous concerne, nous avons fait ce trek a temps, il y a 5 ans deja : la route qu’ils y construisent n’etait pas si avancee et permettait au trek de garder son ame, ce qui n’est apparemment plus le cas.

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