Oct 18, 2009

Népal 2009 - Le pied total ! [High Camp, 5000m. to Yala Peak summit, 5700m. to Kiangin Gompa, 3870m.]

Levés à 4h00, nous démarrons l’ascension à 5h, après un rice pudding et une tasse de black tea. Veste en duvet, gants, collants, pantalon de montagne, chaufferettes au cas où et quelques mars, complètent l’équipement d’alpinisme (casque, crampons, baudrier, mousquetons, piolet) qui pèse lourd dans nos sacs.

Nous prenons à travers les pierres mélangées à la neige et grimpons jusqu’à la barre rocheuse. Je me demande déjà comment on va faire pour redescendre ! Une fois la barre rocheuse atteinte, nous nous encordons et enfilons nos casques pour un bref passage d’escalade. A ce moment précis, nous savons pourquoi nous avons fait le voyage : c'est le pied total !

Jusqu’ici, j’arrive à suivre, même si le guide a tendance à nous faire marcher vite ! Nous poursuivons notre marche sur la neige croûtée, dans laquelle nous tendons à nous enfoncer subitement par moments. On avance vite et le sommet ne nous paraît pas si loin. C’est à ce moment que nous décidons d’emprunter une voie inhabituelle et un peu plus technique : le chemin semble tout tracé vers le sommet, et ce ne serait guère glorieux d’arriver par là. Nous voilà donc en train d’enfiler nos crampons. Nous prenons tout droit sur un promontoire enneigé à 45°. Nous sommes vite en haut, mais celui-ci nous a mené à une arête qu’il « suffit » de traverser pour arriver au sommet. Euh… c’est gazeux ! L’arête est composée de pierres peu fiables, de neige glacée et de poudreuse. Un pied sur une pierre qui ne tient pas ou dans la poudreuse et on est en bas ! Mieux vaut ne pas regarder plus bas, d’ailleurs…

On a le sommet en vue en permanence, mais ce qui nous en sépare demande un peu d’adresse et beaucoup de prudence. Certains pas me semblent trop grands, trop hauts, mais je n’ai pas le choix : il faut que ça passe !

Et c’est passé ! Nous sommes au sommet, et contents d’y être !

Chirring a apporté des drapeaux de prières, qu’il nous fait accrocher au sommet. Youhou ! A ce moment même, le froid, ma gorge douloureuse et les peurs liées au vide, sont loin, loin derrière ! L’effort demandé à notre corps ne s’arrêtera pas là, au sommet, mais il est en suspend, le temps de savourer le fruit de plusieurs jours de trek.

Nous devons malgré tout nous résoudre à descendre. Nous empruntons la voie normale mais cela nécessite tout de même de « désescalader » des grosses marches. Pas évident quand on est encordés, de ne pas s’emmêler dans la corde ! Une partie de neige nous attend ensuite, et nous retrouvons la barre rocheuse qu’il a fallu escalader. Il faut cette fois la descendre, en tentant de n’assommer personne avec ces pierres friables qui se décrochent au moindre pas. Guillaume a bien essayé de se débarrasser de moi, mais heureusement, j’avais un casque ! Boing ! Drôle d’effet !

Nous retrouvons notre campement un peu entamés et en recherche d’un lunch. Mais la seule chose que peut nous proposer le cook est du rice pudding…. De toute façon, je crois que j’avalerais n’importe quoi !
On doit ensuite lever le camp pour redescendre à Kiangin : au total, nous aurons du nous taper 1700m. de dénivelées négatives ! Génial pour les genoux et les cuisses ! Nous arrivons cuits à Kiangin, et nous nous empressons de prendre une douche…. tiède ! J’ai la crève. Les deux nuits en tente m’ont vraiment entamée. Je ne sais pas comment nous allons pouvoir gérer ça sans compromettre la suite de notre trek. Nous verrons. Pour l’heure, une seule idée est présente dans nos têtes à tous les deux : dormir ! On veut dormir ! Ce que nous ne mettons que très peu de temps à faire dans notre petite chambre de Kiangin…

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