Oct 23, 2008

Gangster's paradise [Munju - Namche, 3400m.]

Ce matin je m'interroge... Qui s'est pris les pieds dans le tapis cette nuit avec ses grosses chaussures de marche apres avoir ete pisser et s'est etale de tout son poids sur notre porte de chambre m'amenant a me reveiller en un sursaut alors que je venais seulement de reussir a m'endormir ? Qui ?

Autre chose : c'est quoi ces gens qui se baladent avec une echarpe, voire meme un masque, sur le visage ? Pour la plupart, il s'agit d'asiatiques. C'est notre seul indice... le guide pense que c'est contre la poussiere. On dirait de vrais gangsters !!! Ca fait peur ! Nanam ce qui fait peur ce sont ces mecs qui se baladent avec leur drapeau sur le sac ou ceux (une majorite) qui viennent la comme a la mer, en baskets et en short, pas foutus de dire bonjour et faisant trimballer des bouteilles de vin aux porteurs, dans des sacs d'un poids demesure. Ca fait peur parce qu'avec son developpement, le Nepal risque d'etre de plus en plus tourne vers ce type de touristes, prets a payer le prix pour gambader avec des groupes gigantesques dans de belles montagnes et une population qu'ils respectent peu.

Au lieu du silence apaisant du Nepal, vous aurez droit aux eclats de rire de troupeaux d'europeens venus se "payer l'Everest" (son camp de base en tout cas) a risque zero. Ca fait peur !


Ce qui fait peur aussi, c'est cette histoire rapportee par le guide que nous avons croise : un groupe d'alpinistes italiens et un groupe allemand se tirent la bourre dans l'ascension de l'Ama Dablam. Vexes de ne pas arriver au sommet, les italiens coupent les cordes fixes pour empecher les allemands de reussir la ou ils ont echoue.

Parce qu'il y a une justice, cette mesquinerie aura finalement sauve la vie aux expeditions qui suivaient : ayant du repousser l'ascension a 15 jours pour poser de nouvelles cordes, ils ont echappe a la chute de serac qui a suivi.

Voila les pensees qui m'ont traverse l'esprit durant les trois heures de montee vers Namche Bazar. Essoufles, nous sommes obliges d'observer un rythme lent si l'on veut se faciliter l'acclimatation a venir. Et si les bonshommes ne peuvent pas gambader, les pensees elles le peuvent. Lentement mais surement, nous arrivons a Namche, convaincus une fois de plus par la theorie bien connue de Lafontaine : en haute altitude, rien ne sert de courir, il faut partir a point.

No comments: