Oct 29, 2008

Calvaire, vous avez dit calvaire ? [Tagnang - Dzongla, by Cho La, 5365m.]

Finalement ce n'est pas a Dzongla mais a Duckla que nous terminerons la journee... soit un "village" a deux heures de marche de Dzongla. En cause : un lodge blinde et le besoin de redescendre en altitude. Mais commencons par le debut...

La journee commence mal : j'ai a nouveau souffert d'insomnies, un des symptomes du mal des montagnes. Le fait de dormir dans la dining room avec des dizaines d'autres personnes n'a rien arrange. Entre les italiens qui petent bruyamment et les nepalais qui ont des combinaisons ESF qu'ils n'ont pas lave depuis 3 ans, mon coeur balance ! Sans compter les dizaines d'aller-retour aux toilettes ! Un bruit et une ambiance faits pour l'endormissement...


C'est donc crevee que je me leve, post-posant le depart d'1h pour demarrer dans la clarte et accessoirement, le soleil. La fatigue accentue la sensation de froid et je n'ai pas d'energie a gaspiller pour lutter contre le froid !


Le plan pour aujourd'hui, c'est que si je ne passe pas le col, on fait demi-tour et on redescend a des altitudes correctes pour que ces difficultes liees a l'altitude cessent enfin !


C'est donc tres lentement que je demarre le Cho La, qui se fait en deux parties : l'une qui monte progressivement mais longtemps, et une autre plus courte mais tres tres raide. Paradoxalement je suis un peu moins mal dans la partie raide que dans la partie progressive. Il s'agit de gros blocs de pierre qu'il faut enjamber. A d'autres endroits, on glisse dans les eboulis. Agrippee aux pierres accessibles, je me hisse lentement mais surement vers le col que j'apercois. Certains trekkeurs plein d'humour regrettent qu'il n'y ait pas de telepherique. D'autres ont des crises de froid, d'autres ont la meme tete que moi, certainement : une tete de zombie.


Une fois en haut, c'est le moment des photos, des langues qui se delient... tout le monde est content d'en avoir fini ! D'autres attendent des copains, perdus quelque part dans la montee. Il faut dire que le Cho La est plus frequente que le Renjo La, notamment a cause de la presence de Terres d'Av et Allibert. Ils sont faciles a reconnaitre : la moyenne d'age est de 50 ans, ils ne parlent pas un mot d'anglais et ils ont l'air de sortir de l'ecole du rire !


La descente necessite de bonnes cuisses, des batons et de la concentration : ca glisse ! C'est normal, c'est un glacier. Une fois depasse, nous devons descendre des passages tres raides avec, par endroits, des restes de glace. Meme pas tombes !


Des heures plus tard, apres avoir constate que le guide ne s'etait pas embarrasse de prevoir un lunch malgre notre demande (dur dur), nous voila a Dzongla, ou il n'y a pas de rooms disponibles. Ce qui veut dire : 2h de marche de plus.


Annoncees en pente "down", ces deux heures sont plutot "up" avant d'entamer une enorme descente ou il faut faire gaffe a ne pas se louper. Comme dirait Guillaume, "si tu te rates, t'es mort". C'est aussi l'auteur de "mon corps n'est que douleur et fatigue". C'est aussi l'avis du guide, qui nous avoue ne jamais avoir eu de journee aussi longue et ereintante.


C'est un lodge pourri qui nous accueille a Duckla, ou la chambre fait - sans aucune exageration - 3,25 metres carres de surface ! De quoi disposer nos deux corps mais pas nos deux sacs. De plus, elle est hyper humide et les chiottes sont a gerber. La bouffe aussi. Resultat d'un tourisme de masse vers le Kala Pattar et l'Everest Base Camp, cet endroit ne ressemble pas au Nepal qu'on aime !


Cet endroit ne nous a pas tellement reposes, meme si j'ai enfin reussi a dormir. Jhalak nous propose une solution alternative a notre programme initial : descendre nous reposer a Dingboche, dans un bon lodge, plutot que de remonter vers le Kala Pattar. Lui aussi est fatigue et malade. En ce qui me concerne, je dois avoir une bonne bronchite...

No comments: